YDIT BLOG, Nouvelle saison, Saison IV, Episode VINGT-TROIS : BLESSER LES DIMANCHES, 1 sur 2, Début, les contours d’une image trop perdue.

Note de Madame Frédérique :

LETTRE de A., Version B.     

Marcel Malbée se mue à jamais en indescriptible fantôme : la mémoire, de lui, violemment close, ne conserve que les ombres, les toiles de fond, les voisinages, les traces. Pour cette histoire, banalement, les jours s’ignorent les uns les autres. Ils se confondent comme s’ils ne glissaient pas, rusés, malins comme la peau mirabelle d’Adèle sur la terrasse ( revoir épisodes 16 et 17, décembre 2023) , comme s’ils ne couraient pas, tortueux tels un lézard, s’ils de résonnaient pas, méticuleux et pédants comme une parole de professeur qui récite les Maximes d’un Duc : épisodes récents ( janvier 2024), même si les semaines passent, ici depuis le mois d’août 2013, si loin, si près, tant de mots ; ou encore aussi (aussi et autrement) comme si le pendu dans l’horloge, par son battement si conforme, métronome du mal-guérir, implacable mesure de ce qui ne passe plus, ne passera plus, comme si Hanged James ne marquait pas l’inévitable progrès dans la mort de Hanged James, ou l’injuste et parfaite légéreté que raconte ici, impertinent, altéré mais intouchable, le narrateur YDIT, narrateur compulsif et menteur.

Définitif dans sa lenteur.

Marcel Malbée, dit M.M., Le Parrain, Die Pate, jamais on n’arrive à faire revenir en mémoire les mains pourtant si lourdes, le visage cependant si proche, ou le dos tourné dans le lit, ou la bouche trop noire.

Tous les jours se copient les uns les autres, et cependant quelques-uns ont été uniques. Mais, déjà écrit et avoué, YDIT reste incapable de retrouver les actes du premier jour, du premier jouir, du premier jet, l’originelle souplesse de la colonne vertébrale et du désir en réponse à la question :  » Tu n’as pas trop chaud, avec ton pyjama?« . Il n’y a plus de première fois. Le début n’existe plus. Banalement. « Cela » ne commence pas. Et donc ne peut finir.

Big Bang initial, inévitable ( car sinon rien ensuite),

et sans représentation ni souvenir, RIEN.

L’imaginer- sous diverses postures et versions-, est facile, on en a vu ou lu d’autres. Retrouver des suites, des enchainements à l’ouverture vive de la cordelette, au glissement suave du pyjama dans le geste des reins, savoir ce que dévoile ce geste aussi est possible (on en a défait des pyjamas, ouvrant sur « L’Origine du Monde », on racontera par exemple, en 2026,;comment Marie-Christine dormait sans ), on sait comment l’imaginer, l’inventer, l’imager, comment se souvenir, décrire : cent et une images, mille et une impressions réveillées depuis les heures vécues avec n’importe qui d’autre, émouvantes heures d’Eros ou tendres heures d’amies : facile.

Mais l’impossible de cette image est par ailleurs formel, radical, terroriste : pour Marcel Malbée, dit MM, Die Pate, jamais, jamais, on ne parvient, malgré tous les efforts, fatigants efforts répétés au début de la réapparition de Marcel Malbée, lors des projets d’écrire ceci, de récit de Y.d’Y dit YDIT le Didi, jamais on n’arrive à faire revenir en mémoire les mains pourtant si lourdes, le visage cependant si proche, ou le dos tourné dans le lit, ou la bouche trop noire, même pas une fraction de corps intime emplissant le regard, non, de Marcel Malbée, dit MM, Die Pate, de lui, rien, RIEN, l’absence de représentation, jamais une image même très parcellaire, même déformée par l’age ou l’usage. Impuissant effort, pénible : Marcel Malbée n’existe plus que dans le décor, le récit, par la bande.

Marcel Malbée se mue à jamais en indescriptible fantôme : la mémoire, de lui, violemment close, ne conserve que les ombres, les toiles de fond, les voisinages, les traces : un chemin de gravillon pour sortir d’une auberge en Forêt Noire et vomir dans les bacs à Camélia,- quelle chance que ton Parrain t’offre un voyage;  la serviette blanche nid d’abeille trop mince épongeant mal des preuves à soustraire à une femme de chambre d’hotel – il est si gentil de t’inviter pour ce week-end à Saumur, où ta grand’mère a tenu un bar PMU; les fauteuils en skai rouge-brun d’une toute nouvelle 4 CV lors d’une excursion à Fontainebleau – c’est la première fois que tu manges des fraises à la chantilly avec glace vanille, ton Parrain s’occupe bien de toi; et les décors, palier, rideau sombre, David en Donatello à fesses jolies, le cosy, lavabo, brosse à dents- tu n’oublies pas de te les laver quand tu vas dormir chez ton parrain après le cinéma parce que c’est trop loin pour rentrer. Te les laver. LES. La mère n’explicite pas ce qu’il semble bien élévé de bien se les laver.

Marcel Malbée se mue à jamais en indescriptible fantôme : la mémoire, de lui, violemment close, ne conserve que les ombres, les toiles de fond, les voisinages, les traces.

Pourtant, avec l’effort, comme une respiration s’implante au cours du Marathon, une permanence d’images s’installe en souvenir, en image de référence, en terre de glaise pour la pioche du souvenir. Inventée ? Reconstituée ?

Die Pate, ce temps-là, hélas revenu avec les « aveux » de tous les autres suintant leur détresse et leurs coupables, ces années, surtout, ce sont des millions de dimanches sur les genoux de MM Marcel Malbée, dit Le parrain, tout le monde l’appelle sans article « Parrain »,dans la famille.

Tant de dimanches et le temps de voir la vie sur les genoux – en imaginant la vie sans les mains de Parrain.         Tant de dimanches et le temps de voir la vie sur les genoux – en imaginant la vie sans les mains de Parrain. Qui avait tant de mains, hier.

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Didier JOUAULT pour YDIT BLOG , Nouvelle saison, Saison IV, Episode VINGT-TROIS : BLESSER les DIMANCHES, 1 sur 2, DEBUT, les contours d’une image perdue.  A suivre, la semaine prochaine, Blesser les dimanches, 2 sur 2 , FIN. Ensuite, en février, à la fin, l’épisode suivant : glacial, frissons dans le dos, hélas. Emotions sensibles, s’abstenir, le 28 février…

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Une réflexion sur “YDIT BLOG, Nouvelle saison, Saison IV, Episode VINGT-TROIS : BLESSER LES DIMANCHES, 1 sur 2, Début, les contours d’une image trop perdue.

  1. Volondat dit :

    Bonjour Didier

    Peux tu m’en dire plus sur la photo de classe qui apparait (deux fois) dans cet épisode ?
    J’ai l’impression de la connaitre, voire même de m’y retrouver !
    Ecole primaire publique d’Epinay sur Orge ?
    Amitiés.

    Michel Volondat

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