YDIT-BLOG, nouvelle saison, saison 4, Episode VINGT-ET-UN /partie 2 sur 2- FRED et le Vieux Duc, La Saison 4, dit-elle, à La Ferté-Vidame, dans le salon de Madame, c’est son portrait tout crasché ? (fin du détour par l’écume des ruines et l’air de la verdure).

Note de Madame Frédérique:

A de nombreuses reprises, la continuité apparente du récit central, ou paraissant tel ( l’enquête sur « Marcel Malbée, dit MM, Die Pate », ainsi que le nomme mon ex patron) est différée par l’immixtion de récits en apparence parallèles – peut-être comme des enluminures inachevées qui borderaient un récit troué ? On perçoit sans doute que, résignée à rendre public ce fatras dit « Lettre de A., Version B », par périodes, je serais gagnée par une lassitude vaguement agacée, n’eût été la puissance perenne de notre ancienne complicité. Maitrisant (plutôt :ayant pris connaissance de) la totalité du paquet, je peux anticiper d’autres cassures du récit central. Espèces de ruptures du contrat narratif, selon des parcours non pas du tout « poétiques », mais sur le modèle de chansons, refrains, rythmes, retours.

Lettre de A. Version B

Narration: Ydit a l’a promis : Retour sur FRED, permanente plongée en eau claire, donc :

« Dis leur ce que je fais là ! »

RECIT d’YDIT :

C’est déjà tard. Ydit entre ici avec les yeux d’un type qui n’aurait pas dormi depuis la moitié de sa vie, ou un lièvre que la terreur entérine. Debout encore, au milieu d’un amphithéatre bicentenaire, il écoute le professeur qui dépiaute les « Maximes » d’un bon (?) vieux Duc, on dirait un apprenti-cuisinier préparant sa Julienne d’une main gourde. « Main gourde, petit plaisir« , FRED aurait pu dire cela.

Assise dans la pénombre locale – l’université reste pauvre – sur un gradin derrière lui, elle (on ignore encore son nom ) dit : » C’est vrai, ça surprend, le décor, mais c’est parce que ça a été repeint couleur vieilles sueurs, les bancs de bois dur. » L’amphi semble vide plus qu’à moitié. Dans un mauvais roman le narrateur écrirait que FRED ( oui, la voici, mais la voici depuis si longtemps !) le remplit à elle seule, mais non, personne jamais ne remplit le silence. Même FRED dans le vent de pierre. Même Fred en montre en vitrine .

Sur l’estrade, en Sorbonne, le professeur procède : Ydit, encore, ignore qu’il sera et fera de même, quelque temps. Il est à cet âge où l’on ne sait encore rien de soi.

En cet instant, FRED s’est levée, puis a posé une main sur l’épaule d’YDIT, comme une aînée qui protégerait, pour le consoler, non pas des Maximes, non pas de l’hypocrisie (on en reste inconsolable), mais de l’immense inutilité parfaite de toutes ces précisions de chasseur dominical déguisé en artilleur de Verdun : études de Littérature …Ils ne se connaissent pas, et cependant Ydit recouvre avec tiédeur cette main très nue. Il apprend que même pressée dans un scaphandre tressé pour visiter les abysses, Fred est nue. Toujours. »Comme ça on ne perd pas son temps avec les vétilles. »

« Si on prend, dit l’orateur à la tribune, l‘une des maximes les plus fameuses de notre Duc et Pair, il est tout à fait intéressant d’observer les étapes de la rédaction. Par exemple : « L’hypocrisie est un hommage que le vice rend à la vertu ». Dans la première édition, celle encore anonyme de 1662, l’encore clandestin duc écrit : »……

« Un autre exemple, continue le dit-sécateur, serait la maxime probablement la plus célèbre, la 26 dans l’édition de 1678, dite « définitive », seulement parce que c’est la dernière ( la cinquième) publiée du vivant du duc, mais la XXIX dans la première édition, maxime que je cite dans sa forme accoutumée, soit « Le soleil ni la mort ne se peuvent regarder fixement », la formule de l’édition dite « subreptice » en 1662, seize ans plus tôt, et maintenue dans la « définitive » bien que la formule finale devienne « de face » pour l’édition de Hollande, publiée fin 1663, peut-être, mais plus sûrement début 1664, comme vous savez, bien sûr, mais sans doute à partir des mauvaises copies, ainsi qu’en atteste l’absence remarquée à cette place (presqu’au début des « Maximes » ), dans le manuscrit édité par Edouard de Barthélémy, dont je vous ai déjà signalé une étonnante médiocrité.

Le langage se perd dans des accords incertains, les ruines du texte sont dans l’ombre, les paroles vont se dissoudre comme une jeune femme dans les cauchemardesques tornades nocturnes.

L’amphi est obscur, lui aussi, sans intérêt, lové sur les infimes détails des textes étripés ici. « Do you have a light » dit FRED, qui s’amuse. Elle pourrait murmurer aussi : « I prefer do not« . Au moins une Gitane, une Camel, sans filtre? Et se rassied. A l’époque, on fume dans les universités ou les usines.C’est pourquoi le monde allait autrement. Ydit offre la cigarette.

Avec soin il évite les hollandaises, surtout

« Cette maxime est introuvable telle quelle dans le « Manuscrit de Liancourt », dont vous vous souvenez aussi qu’il répertorie les « Maximes » avant toute édition, mais ne contient pas celles ajoutées dans la perspective d’un publication, publication à quoi le duc ne pensait pas d’abord, évidemment, compte-tenu de son rang, et sur ce sujet – très délicat- des versions, je m’en réfère ici, naturellement, à ce qui reste une source inévitable, également inépuisable, le fameux article de GRUBBS  » La Genèse des maximes de la Rochefoucauld, Revue d’Histoire littéraire de la France, 1932-1933″, vous l’avez dans la bibliographie que je vous ai distribuée, pour ceux qui ont eu le courage de la consulter, s’il y en a encore parmi vous. »

Le professeur de Sorbonne marque un temps, certain de l’émotion curieuse (ou de l’étonnante émotion?) de son auditoire dépecé, diminué, en voie d’approche tendancielle d’un taux de profit voisin du zéro. FRED, encore sur la banc arrière, a saisi la Camel tendue par YDIT, dégagé sa main, et ne fume pas. On ne gâche pas la chaleur.

Ydit commence à devenir sa propre silhouette qui marche dans le soleil de FRED.

Le Professeur : « Il faudrait ajouter le commentaire de la reine Christine de Suède, j’ai déjà évoqué l’intérêt moyen des remarques manuscrites faites par elle, de sa plume, sur son exemplaire, en Français, même si cela nous guide dans notre approche de la « réception » du texte en Europe, Maxime donc elle écrit, dans le premier manuscrit : « Cela est vrai, humainement parlant », puis- dans le second (mais vous en connaissez l’authenticité tout à fait douteuse) : « Cela est indubitable ».

Fred a saisi l’épaule d’YDIT, et le fait asseoir à ses côtés sur le banc de la faculté. Ydit cesse de prendre des notes comme on prend le soleil nu sur une crique à TAXOS, une terrasse près d’un lézard ne regardant pas vers Adèle : sans y penser, pour savoir qu’on est là. Elle murmure et parodie, s’approchant non sans danger: « Le soleil ni la mort ne se peuvent regarder de face? » Ou, plutôt : « Le réveil de l’amour ne peut se regarder sans liesse… » Ydit ne peut dire à quel degré de Breton elle se réfère, il ne la connaît pas encore assez. De Fred il sait déjà qu’elle est toujours nue et ne montre jamais rien. « Comme ça on ne perd pas son temps avec les vétilles. »

Ou encore, dit-elle : « Mais le sommeil et mon corps peuvent se regarder de fesse« .

Avec peine, il retient le rire, c’est toujours difficile de se retenir de Fred. Corps et mots, finesse et peaux. Comme ils continuent de regarder le vieux prof qui s’embrouille dans ses ruelles de bibliographie, tandis que les fiches s’enfrichent pour de stériles moissons, elle continue – visage sévère et frange mobile ( l’usage de sa frange par FRED a toujours été d’une parfaite déloyauté) : « L’hypocrise est un dommage que le vice fait à ma vertu« , ajoutant que cette dernière s’en fiche de stériles passions.

Elle comme YDIT ricane, ou ricanent.

Elle demande : « Une autre ? ». Ydit que Oui, le plus souvent : FRED : «  L’hydrophilie est un partage que l’iris fait à la tortue ». On s’amuse de mots… Elle gratte d’un regard plein le vernis de ce qui règne en ce temps, « La Critique Textuelle », et maintenant elle fume avec une bouche fermée ce qui forme la substance de la drogue la plus violente, ces années là : Le Texte, la monnaie des macaques. .

Ydit observe que ça finit par ne plus dire grand chose, les détournements de Maximes Larochefoucauld, deuxième duc du nom, pair de France, lui aussi, prince de Marcillac, né rue des Petits Champs à Paris, à peine percée pour lotir les Hotels particuliers de ces Messieurs, on s’ennuie à force, et FRED, qui s’en fiche comme un Duc d’un tabouret (d’ailleurs cette histoire de tabouret, c’est un autre Duc), FRED lui demande si on n’irait pas plutôt boire un café sur la place, pour partager des savoirs, et plus si affinités, tout commence par des savoirs, ici, en Sorbonne, mais pas en face, à « L’Escholier », c’est davantage les regards… L’espresso y est bon et l’herbe facile ? Tu viens ?

YDIT s’étonne de la proposition (c’est une autre époque),

FRED répond : « Shorts mis à part, c’est-à-dire moins que rien, si on regarde, vous n’avez pas l’air de vous y connaitre beaucoup en jeunes femmes ? « 

Et c’est ainsi que les hommes virent. Ecrivent. Finissent? En tout cas, c’est ainsi que se présente FRED.

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YDIT-BLOG, nouvelle saison, saison 4, Episode VINGT-ET-UN /partie 2 sur 2- FRED et le Vieux Duc, La Saison 4, dit-elle, à La Ferté-Vidame, dans le salon de Madame, c’est son portrait tout crasché ? (fin du détour par l’écume des ruines et l’air de la verdure) A suivre, à la petite semaine. Mais on sera en février, le 7, pour tout avouer. A 15h57. Enfin, si « tout » va « bien »…

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YDIT-BLOG, nouvelle saison, saison 4, Episode VINGT/ partie 1 sur 2 – FRED et le Vieux Duc, en guise de trou normand ( La Ferté Vidame, Eure-et-Loir, Communauté de communes des Forêts du Perche). Début d’un nouveau détour…

Note de Madame Frédérique :

A de nombreuses reprises, la continuité apparente du récit central, ou paraissant tel (l’enquête menée, mal, par BOB et MORANE sur « Marcel Malbée, dit MM, Die Pate », ainsi que le nomme mon ex-patron) est différée par l’immixtion de récits en apparence parallèles – peut-être comme des enluminures inachevées qui borderaient un récit troué ? On perçoit sans doute que, résignée à rendre public ce fatras dit « Lettre de A., Version B », par périodes, je serais gagnée par une lassitude vaguement agacée, n’eût été la puissance perenne de notre ancienne complicité. Maitrisant (plutôt : ayant pris connaissance de) la totalité du paquet, je peux anticiper d’autres cassures du récit central. Espèces de ruptures du contrat narratif, selon des parcours non pas du tout « poétiques », mais sur le modèle de chansons, refrains, rythmes : « L’abbaye de Sylvanès »; « Gédéon le Sénateur » (longue évocation politique fin années Soixante-dix); , »La liseuse de Vermeer », « Tyne le blanche Africaine », etc. Plongées sans masques sous la surface du récit.

LETTRE de A, Version B, texte de YDIT

De l’art du comment t’es ? Ou comment taire ?

YDIT semblait enfin s’être résigné à scarifier le récit, à sacrifier la mémoire, et

payer en petite monnaie de récits la possibilité d’être présent...Possible. Passible.

« -Tu sais, dit FRED sans rire (selon les jours elle le vousoie, chaque jour elle tendresse sa parole), avec des posts comme ces derniers, MM Die Pate, BOB et l’autre, là, MORANE provenus d’où ceux-là, d’ailleurs ? avec Hanged James surtout, cette horreur vécue puis vue, eh bien je me demande combien de lectrices, et encore moins de lecteurs vont supporter le dilatoire de la délation?

Ils disent : « On préférait la ligne claire de la saison 2, même si pas si claire au fond, avec l’entremêlis des ruelles de ghetto projeté sur le plan de Ferrare, avec la confusion de temps superposés, de faux cimetières et de vrais Juifs, des récits de vraies femmes, Silvia rencontrée« 

FRED, à sa place, ouvre WordPress et lit : « Oui, l’impossible s’endormir. Stilnox. On se couche si tard, que faire alors du puits de l’attente? Puis, ankilosé par le sommeil, le doigt pointu et rond parcourt les labours du crâne, aligne les idées nocturnes dépliées vers le dehors, vainement. Dans la nuit insereine, la drogue Stinox déjà finissante démange et sillonne la peau de zébrures infimes. La main poigne d’une force sèche les mèches désormais grises.

On est tiré du sombre par l’imminence prématurée de l’éveil. Dans le rêve, s’emmêlent des mascarets d’idées molles, d’idées sans idée, celle de la nuit coupée, des mots dressés en bouquets secs avant l’aube. On se lève si tôt : que faire ensuite de la journée ? Rêver de FRED, relire BOB et MORANE, Bander sur des souvenirs? Douter de TYNE ?

Que vaut cela si Marcel Malbée dit MM Die Pate tourne d’un lourd geste les pages molles de la mémoire?

Elle lit, FRED, elle reclape le volet de l’ordinateur, et demande : « Si plutôt tu racontais ce que je fais là ? »

Et lui offre un thé vert comme une jungle. Elle lui parle depuis la cuisine de la maison de Giorgio Bassani ( sans doute YDIT a-t-il abandonné là-bas, certain matin, l’ombre d’une présence et le souvenir d’une caresse nommée SILVIA de FERRARE ?)  FRED lui parle depuis la terrasse du jardin rose à Ferrare, aussi depuis les ors des palais et les quais bruns des « Séquences Publiques d’OUBLI ».    Elle lui parle depuis le passé. Une cigarette moderne à dimension de fuite rapide occupe ses lèvres de pluie douce, trahissant ainsi la réalité d’un récit que la fumée distord.

YDIT : « Raconter ? Passe encore, mais se souvenir à cet âge ? Et ensemble ?« 

BOB et MORANE ( jamais loin, ces deux-là, mais au fond soldés pour enquêter, trouvés pour espionner), pensent que raconter sur un rythme ( un méandre plutôt ! ) de poème est assez fatiguant, réclament donc leurs gages, et qu’on gage de s’engager dans les cages du souvenir où pépie l’empenage maigre de Marcel Malbée, autrement dit : en ligne droite. Celle du détective pas si sauvage.

Mais inspiré.

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Didier JOUAULT pour YDIT-BLOG, nouvelle saison, saison 4, Episode VINGT/ 1 sur 2- FRED et le Vieux Duc, en guise de trou normand ( La Ferté Vidame, Eure-et-Loir, Communauté de communes des Forêts du Perche)- début d’u nouveau détour…A suivre, on sait quand ? Mercredi 31 janvier, Friedrich Paulus signe la reddition de Stalingrad, il y aura 80 ans ce mercredi 31 janvier.

NB : outre les collections privées des nombreux collectionneurs publics de FRED, des images proviennent de l’infinie production d’André Maynet, avec son autorisation, naguère, et mes remerciements définitifs.

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YDIT-BLOG, nouvelle saison, saison 4, Episode DIX-NEUF : le destin et le pendu, la porte d’écrire.

Texte de YDIT :  Lettre de A. , Version B., sous le post-it orange, ceci :

Pendant 25 ans la fatigue d’écrire, pour rien que pour finalement inventer l’ombre portée d’Adèle et du Lézard, fictives présences dans une maison vraiment vide ? Fatigue, et beaucoup à faire, dont aussi le chemin avec les Filles et les Frères. L’écriture c’est ce qui vient après (sauf si on est un écrivain), et après il est en général trop tard. Septante et davantage sont agréables pour cela. On a le temps de ne pas fuir. On peut se permettre de rester dans la faille, ou sur le pic, plus rien à craindre. On a le droit d’interroger une jeune femme, inconnue, dans une galerie : « Vous ne trouvez pas qu’il se fout de nous, l’artiste ? » et elle ne s’effraie pas de l’agression. Elle répond. Dialogue. Sourit, sans inquiétude. D’accord pour insupporter le mot « artiste ». Comme si on disait « marquis ». Puis on parle. On se regarde les yeux.  On sort prendre un café. On se couvre d’un plaid rouge en terrasse. Rue de Bretagne. Rue de Turenne. Les galeries du « Haut-Marais », immeubles toujours superbes et productions parfois médiocres, c’est la vie, l’écrin et la paille. On lira les épisodes de « Anonymus project » deuxième semestre 2024 ( on y vient ! ) Il fait froid. On pourrait s’échauffer ensemble. Elle fume une Camel. Plus tard, elle aurait de petits seins et des gestes affectueux.

Toujours la même illusion. Mais, à septante et très davantage, il n’y aura pas de plus tard. Voila pourquoi on peut parler ici. Eros présent au coeur du cadre, mais silencieux. De cela aussi on devisera, épisodes deuxième semestre 2025 , « Vermeer et la Liseuse ».

      

Tandis que Septante et plus se construisaient en silence, en détruisant parfois ce qui les nourrit, YDIT avait trouvé cette agréable histoire de direction des services départementaux, un métier à peine moins imbécile que la plupart, mais en grand, et au centre sur la photo, et primes à hauteur, et puis ensuite les missions d’inspection générale, babioles qu’on lui assurait utiles (aimable, il affirmait le croire, rien à y perdre).

Quand tout s’arrête de se prétendre utile, que faire? Quand la fatigue ne se dresse plus en prétexte ?

Et c’est là qu’Ydit s’était mis à écrire : inventer, se souvenir. Car, aussi gravement qu’on affectât de l’ignorer, le mépriser, le dénier, il suffit de croire à son propre souvenir : il suffit d’abaisser un peu l’écluse et le flux du flot tout emporte.

Autour ça parle, et donc dedans ça revient. On raconte les peines. On écrit, ça se souvient.

Ensuite, des années plus tard, ceux qui étaient au sous-sol, fantômes de placard, punaises de grenier, voici qu’on les revoit :  les personnages oubliés, quasiment momifiés, au fond du sous-sol, masqués, l’éternité pour eux, fossoyeurs de toute fausse quiétude.

Ensuite, encore des années plus tard, on vit ainsi réapparaître à l’horizon, tranquilles, presque bonasses,  malgré les années de nuit et de poussière qui ne les ont pas recouverts de néant, ou au moins d’absence, on a vu comme des revenants les figures puissantes de l’effroyable duo, victime et acteur, pour YDIT, la double face, celle du Marcel Malbée, dit M.M.  Die Pate, l’auteur,  et celle de Hanged James, la victime, tous deux réunis par ce qui a été produit dans leurs vies. Ce qu’on a produit sur eux dans leur vie. Voyez : les voici qui montent en scène, qui se traînent sur les planches, lui dans sa poubelle quotidienne, l’autre près de son arbre de refus, pas besoin de machiniste habile pour les enluminer d’une poursuite. On n’échappe pas si la lumière s’impose.

A présent il n’y a plus qu’eux à regarder sur les écrans, comme si on dévoilait  brusquement – dans les tarots qu’on tire ce matin sur la table- la figure du destin et la figure du pendu. Demandez à un astrologue. Dites-lui de juxtaposer  face à face, après le tirage, près de la tasse vide de café fort, le destin et le pendu, la roue de la fortune et le pendu. Demandez-lui au tarologue demandez-lui au lecteur de cartes  ce que ça veut dire la roue de la fortune et le pendu dans la même main ? La main de Marcel Malbée ? Mais ça se devine, n’est-ce-pas ?

Note de Madame Frédérique :

Lorsque j’étais son «  assistante préférée », (mon ex-directeur m’appelait Madame, jamais Frédérique, même lorsque nous finissions très tard une éprouvante journée, en ces heures où, de toute façon, la nuit est pleine, les chambres vides, les familles lointaines, ouvrant l’espace pour une intimité involontaire, piège affectueux dans lesquels on pourrait s’engouffrer de fatigue et de solitude, un soir, ou par tendresse complice, à force de partages forts, (le public ne comprend pas cela), lorsque nous passions le temps à travailler, j’avais observé qu’Y.d’I. ( je préserve son anonymat, mais on saurait le reconnaître) répugnait à dicter, à prendre les gens pour des micros. Tout comme il chassait la Répétition- malicieusement, méticuleusement.

Cependant, à relire le fragment précèdent, à cause d’un rythme particulier, sans doute, je crois y reconnaître la transcription d’une dictée, dans le Iphone de service, peut-être, Un soir encore plus tard que le devoir, puis d’une saisie en texte par l’habileté du logiciel, d’autant que- on le sent- le fragment n’évite pas les redites, les doublons, le double, l’incertitude.  Mais je m’aperçois que- c’est le risque! – je détourne le rôle de présentatrice « objective ».

TEXTE de YDIT : Dans la vaste anxiété du monde, qui sans cesse s’aggrave, contrairement à cette ironie de l’espoir des temps où YDIT travaillait pour Gédéon, le Sénateur ( on racontera cela en détail) ( en 2025) ( quelles années ! ) ( Tout programmé : congés!) Gédéon, la naine noire, quand on croyait à la progression du monde vers le mieux que lui-même, quand on croyait que le progrès des hommes serait le progrès de la fraternité, un peu, de l’équité, peut-être, et maintenant, au cœur de l’anxiété du monde dans la terre ravagée par notre histoire même, qui croire d’autre que le chuintement que murmurent les eaux usées par la lessive du plaisir, et que voir sinon cette arrogance des vainqueurs mâchant le destin des vaincus ?      

Plutôt, elle s’arroge une place de reine dans les débuts de ces nuits dont les commencements paraissent ne jamais commencer, de ces nuits dont l’entrée depuis longtemps reste si périlleuse à traverser, portail d’incertitude, comme si l’horizon du sommeil se déplaçait avec le mouvement de la nuit, dans ces heures d’encore si tôt et de déjà si tard, où se réinvente maintenant un visage de l’anxiété à couleur de nuage et peau d’orage. L’infranchissable portail de la nuit .

Alors, et d’autant mieux que Septante et davantage sont venus, s’ouvrent les caves où l’on pénètre pour boire au goulot les pétillantes récoltes de la mémoire ; s’escaladent les terrasses où l’on étale le corps au-devant du soleil, nu, pour regarder la chaleur du passé dissoudre la peau et la sueur y tracer des laves de souvenirs, tandis que plus loin ( on s’en souvient?) on observe Adèle la mirabelle qui  tourne sur le drap rouge l’horizon blond de ses vieux et ronds seins, que ne regarde le lézard .

Alors caves et terrasses, portes ouvertes, fuites ouvertes : la complétude ets au creux de l’écriture, et seulement là.

Au fond, se souvenir, raconter, chasser le Marcel Malbée, choisir BOB et MORANE, les vaillants Détectives domestiques,   le faire poursuivre par BOB et MORANE afin de le tenir là, sous les dents, vieux mais vivant, et l’assassiner lentement, l’empayouter, le martifrayer, le gaspitrouer, le déchipercer,   tout cela pour le détruire avant qu’il soit déjà détruit par sa propre finitude d’homme ( on vérifiera cela ! Début 2026… ), au fond – tout cela, les intermèdes FRED l’assistante ou on ne sait trop bien quoi, et Gédéon-le Sénateur et TYNE la pâle voix d’Afrique ( on lira tout cela, en 2025), tous les comparses, les villes, les démarches des filles dans les curieux espaces des villes, au fond toute cette histoire n’est-elle probablement qu’un vaste prétexte, une vaste digression, une puissante excursion extra-diégétique ( batifoleries de langage, dirait MORANE) dont l’unique but et ceci : oser se permettre de saisir la porte d’écrire, la tirer dans violence, et s’enfouir dans les caves des mots, et s’enfuir dans les paroles des terrasses. Disparaître. Cesser enfin d’y être, ici. Nier qu’on est encore là-et pour si peu en fait. Si peu : soi-même.

Là, derrière la porte d’écrire : enfin libéré de l’anxiété. Enfin absent du monde.

Loin de Marcel Malbée revenu de force dans le tableau du réel.

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Didier JOUAULT pour YDIT-BLOG, nouvelle saison, saison 4, Episode DIX-NEUF : le destin et le pendu, la porte d’écrire. A suivre… le rythme est pris, chaque semaine, sauf repos des braves, ou interruption intempestive et inattendue de la programmation pour « accident voyageur », donc à se revoir le mercredi 24 janvier, après  » soleil cou coupé »…

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 YDIT-BLOG, nouvelle saison, saison 4, Episode DIX-HUIT : Répétition de la déraisonnable mais si simple ambition

Note de Madame Frédérique.

Sans doute s’est on habitué depuis le 13 septembre ( sic!) à mes tranquilles observations. Je m’abstiens de résumés. Je suppose que si – bien entendu- les détails disparaissent, l’axe du trait, la ligne d’ensemble restent sensibles d’un  épisode au suivant.

L’unique thème ( et des chemins de traverse ) : La Chasse au Parrain ( est-ce vraiment son nom, Marcel Malbée ? Mon ex-patron, a-t-il osé s’en servir avant de disparaître?) égale en réalité : frayeur de l’effort, refus de précisions, attente des repos oisifs qu’offre la distance de l’écriture, refrains comme d’une chanson (populaire ou de geste ?) dont le couplet languit un peu, présentations de personnages, voire de comparses. Parfois, ça languit. Autrement, ça s’énerve. « C’est ainsi, la flux de la mémoire » aurait dit mon ex-patron.


Au sujet de ces derniers dits  » personnages » ( pour bien connaître la totalité du paquet volumineux transmis par Y.d’I. je sais qu’il en est à venir, de nouvelles personnages, des héros de pacotille Sénateurs du vent, des femmes d’amour éteintes par l’absence), si je ne m’arrimais à ma propre chaîne (ne toucher à rien) je supprimerais volontiers le
post-it suivant ( de format inhabituel). Mais on ne se guérir pas de la fidélité !

Texte de YDIT :  Lettre de A. , Version B.

Post-il orange, stylo vert, 18×25 cm (mal lisible : déchiffrement incertain, texte reconstitué)

MORANE, il fut un temps très passé, il est vrai, était le genre de personne à entrer dans la boutique monastique d’un Trappe un peu isolée, en Lozère ou Vercors, ( comme il sied au silence , plateau ou montagne), grand magasin sévère et sombre- un peu sale même, mais ne dit-on pas que toute religion est sale ?- à l’heure où les moines commencent à chanter Laudes, à louer leur seigneur ( et s’ils payaient ici de n’avoir sur dire « non » à leur si gentil Parrain? ), et – entrant, MORANE, à prononcer d’une voix pâle :

« Monsieur (s’adressant au convers de service), Monsieur, disposeriez vous ici d’une documentation mise à jour, je précise, sur les positions de l’Église s’agissant des prêtres pédophiles ? Ou au moins de Parrains à tendresse excessive? ». On imagine que ce genre de saillies (nulle ni nul ici, n’apprécie ceci) a provoqué de ravageuses déconvenues, MORANE se voyant au bout du balai, poussière tu redeviens poussière, etc…

MORANE, en conséquence, relativiste, cessa tôt de confondre navigation à rame sur le Léman et naufrage possible aux Kerguelen, ce qui en fit l’une des membres apprécié(e) de ce duo  fameux « pinard et polar » : MORANE et BOB !

Quant à BOB, doit-on ici reparler de très regrettables souvenirs, connus de lui seul, jamais avoués, mais qui le conduisirent sinon à la contrition ( posture de benêt) , du moins à la fuite ( chacun ses fuites), dont sortit fort déconvenu. Revenant d’herboriser en traversant une sombre et sinueuse forêt de mélèzes, mal à l’aise, il vit la fin de son chemin barré d’un groupe d’hommes armés de fusils à deux coups et d’habits  orange zigzagués de noir. On en croise dans les campagnes. N’importe quel autre détective aurait choisi le détour, par sens de soi. Souriant tel un promeneur venant du quartier du Temple, par la rue des Archives, ingénu faussement, BOB, quant à lui – arrêté au-dessous d’un tueur grand, gras, poilu, par ailleurs agrémenté d’un chien tricolore (noir, brun, blanc)– lui demanda en face-à-face : «  Ma biche, ne crois tu pas  que tu devrais me partager un coup, sur les deux que tu as sur les bras ? ».

L’humour d’un détective sauvage est impénétrable, et le chasseur fut tenté d’y répondre par une giclée de chevrotine de douze.

Autant dire que les deux personnages pas sages, BOB (mon ami) et MORANE (non moins), détectives pas si sauvages,

furent longtemps peu recommandables, partout, et ailleurs. Le Narrateur, interrogatif, hésita quant à les employer. Il a fallu que YDIT, convaincu par FRED ( facile ! ), investi des pouvoirs à lui conférés par le clavier de l’ordinateur-ou par l’ineffable de la mémoire- , en raison de la déraisonnable mais simple ambition : assassiner Marcel Malbée, ( projet reconnu légitime depuis que chacun(e) avoue son passé de victime) , que YDIT fût résigné à l’emploi, au réemploi même de personnages comme de seconde main ( parfois, on les dirait à peine sortis de scène à la fin de la partie) (ça pourrait en fâcher plus d’un?).

On n’imagine pas le mini-juge Ti ou l’autiste Jean-Baptiste Adamsberg, ou (si l’on préfère aller au nord ) Bernie Gunther, Hary Hole, voire le commissaire Kurt Wallander ou même l’un de ces Islandais aux noms de consonnes, on ne les imagine pas traverser en croix ou en pointillés le quartier du Temple, où gèle encore la mémoire de la Rue Dupetit-Thouars, première droite, entrée protégée d’un vaste rideau puis la statuette de David, puis l’étroit lit une place près du cosy (mais Marcel Malbée dit MM dit Le Parrain ne répugnait guère à d’agréables -pour – lui promiscutés, pourvu que la cordelette du pyjama n’offrît nulle intention de résister, et sous réserve que la gamin fût passé par la douche, à cet age, ils ne sont pas toujours très propres en ces zones du discret) on n’imagine donc pas les rudes inspecteurs arpenter les pavés pour humer le bitume, ventre à terre, nez au vent, à la recherche des fumées de Marcel Malbée.   A poursuite dramatique (?), détectives pathétiques(!). Vieux dicton inventé par un certain Fouché. Maître de chasse. Faux-jumeaux. BOB/MORANE. YDIT/HANGED JAMES. Le théatre de la, vie et son double, de la corde. Pourquoi l’un vit et s’amuse de vivre, pourquoi l’autre peine et se tue de peine?

Eux seuls, pourtant, BOB et MORANE, avaient accepté le contrat brutal : pister le Parrain, s’emparer de Marcel Malbée, mettre la main au jarret de MM, à l’épaule, au gousset ( à deux, on peut), l’apposer au sol, ce PATE, tel un catcheur vaincu ou un timbre sur une enveloppe léché sans adresse, en se privant toutefois de mauvais traitements (on perçoit leur déception).

Puis, tel qu’en lui -même le passé le change, remettre MM entre les mains de YDIT, quand ils auraient entre les crochets le corps usé (ils l’espéraient! ) de Parrain, le visage détruit de Marcel Malbée, le corps cassé Die Pate, l’abdomen défoncé de MM, avec d’autres brisures et mauvais traitements, sans images ni détails, le remettre  sans attendre à celui-là seul qui revendiquait le droit de se dresser en face du Parrain. YDIT. Face à face enfin, alors que naguère …Puis de se lever contre son visage. Puis le regarder en face. Dans ce qu’il lui resterait d’yeux, peu on l’espérait sans le dire.

Puis : ce qui s’en suit dans ces cas là, comme on imagine. Plus grand chose à regarder.

– Un peu, dit MORANE, comme un exorciste plante sa croix dans le front du possédé ?

– Plutôt, répond BOB, comme une jeune prostituée démembrée de fatigue et qui tend le doigt vers Son Éminence alors qu’elle tarde à sortir et n’a pas encore fini de vider sa bourse.

-MORANE : Tout cela n’est pas très rigolo, en somme ? S’eh doutait-on ?

-BOB : Et pas non plus très propre, en fait ? Ceci, on le sut dès le surgissement de Marcel Malbée, dit MM, Die Pate. Pourtant, ça avance, la suite de la  » CHASSE ». On se débrouille. C’est sale. On se démène. C’est gluant. On se débarasse. Allez, ma vieille, à nous deux, Musique !

On, verra bien, à force, si le Parrain paie la note, mais ici un unique mot d’ordre : Patience dans l’Azur.

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Didier JOUAULT, pour YDIT-BLOG, Nouvelle saison, saison 4, épisode DIX-HUIT : Répétition de la déraisonnable mais si simple ambition :BOB et MORANE . A suivre, mais ça ne s’arrange pas, dirait-on ? En tout cas, une pleine année à venir, et on commence mercredi prochain : 17 janvier. On a évité le 21. Parce que, s’agissant de pendu, le 21 janvier, avec ce peu de tête qui reste après la découpe à la Grande Epoque, pas pratique, n’est-ce-pas ?

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